Avec un poème, elle rend un poignant hommage à son chien maltraité !

Un poème vibrant

Frappé, martyrisé et mutilé, Icko, un petit yorkshire irrésistible, est revenu de l’enfer. D’abord recueilli par la SPA de Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, il a trouvé chez Isabelle, sa nouvelle propriétaire, un havre de paix et d’amour. Voici l’histoire du sauvetage incroyable d’Icko, le chien miraculé.

Je m’appelle Icko et, depuis ma naissance, je n’ai guère connu que de la maltraitance. J’ai vécu l’abandon, les coups, les blessures. Je dois à ces passages mes babines échancrées qui, de chaque côté montrent une déchirure. A maintes reprises, j’ai côtoyé la mort, mais je suis un miraculé... « Si nos amis les bêtes pouvaient parler, voilà ce que nous confierait Icko », assure Isabelle, sa nouvelle maîtresse qui a écrit ce poème sur ce destin parsemé de souffrances.

Je n’ai plus quitté ce petit chien. Très énergique, il doit sa vie à sa force de résilience. Bien que maltraité par l’homme, il a conservé sa joie de vivre, et tout lui fait plaisir. Il a deux défauts qui lui ont valu d’être maltraité, il aboie beaucoup, et il lève parfois la patte. Mais à force d’amour, de présence continue, il s’est corrigé. Il aboie beaucoup moins, et devient propre. A mon bureau où je l’emmène, il a compris tout ça, sans violence, sans cri, juste en lui expliquant.

Pour le faire taire, il semble que sa deuxième famille l’ait frappé… Beaucoup frappé. Deuxième famille parce que la première l’a abandonné. Le fichier national canin a recensé trois propriétaires successifs avant le sauvetage d’Icko par des bonnes âmes qui l’ont conduit à la SPA de Marseille­Provence. « Quand je l’ai recueilli, on ne pouvait pas toucher son dos. Une fois de plus, Icko a été revendu pour 50 € à un tortionnaire. » Agé de 1 an, le chien plein d’entrain se retrouve reclu dehors, séquestré, jour et nuit, sur le balcon d’un appartement d’un quartier populaire du 15e arrondissement de Marseille. « Pour le réduire au silence, son tortionnaire lui a muselé la gueule avec des liens en plastique« , s’insurge Isabelle, avocate à Marseille. Mais Icko réussit à s’enfuir de chez son bourreau. « Il a dû avoir un sursaut, un instinct de survie. Il est parti en courant. Un monsieur a vu ce chien qui allait se faire écraser. Icko s’est laissé attraper, car c’est un chien gentil, docile, qui ne mord pas. C’est là que le monsieur a vu les élastiques. Les liens étaient si serrés que sa mâchoire était sectionnée, les chairs à vif« , raconte sa maîtresse. Transporté en urgence à la SPA de Marseille­Provence, il est ausculté et laisse les vétérinaires perplexes sur son avenir. Car le diagnostic est terrible.

Malgré tous les mauvais traitements subis, le petit Icko fait preuve, avec les bénévoles du refuge, d’une gentillesse et d’une joie de vivre exceptionnelles. Pas question de donner raison à la barbarie. Les vétérinaires de la SPA décident d’opérer Icko. Ils font bien. L’intervention est réussie. Son museau était encore assez vascularisé pour être sauvé. « Quand j’ai vu la photo de ce petit chien couché, à l’agonie avec le museau littéralement supplicié, j’ai décroché mon téléphone et j’ai appelé en boucle… une trentaine de fois avant de les avoir au bout du fil. La SPA a donné son accord. Avec mon conjoint, nous sommes arrivés comme des dératés avant la fermeture… Et voilà, Icko est entré dans notre vie. On ne se doutait pas encore que c’était pour la vie… »

« Je veux lutter contre la maltraitance animale »

J’ai beaucoup de patience avec Icko. Je connais son passé, et ses séquelles. Sa présence à mes cotés me donne de la force. Ce petit chien tout cabossé me donne de la force car il a tellement souffert que je veux lui donner une super vie, pour rattraper le temps de la misére. Et je veux aller plus loin et utiliser mes connaissances, en tant qu’avocate, pour lutter contre la maltraitance faite aux animaux, et que les personnes qui les commettent aient à répondre de leurs actes devant les tribunaux. En fait je voudrais que la loi soit appliquée, la loi pénale qui prévoit de la prison ferme. Mais, s’agissant d’animaux, même si le texte existe, notre société n’est pas encore prête. Elle chemine vers cela, mais lentement. La barbarie doit être combattue, à la racine.

Icko m’aide dans cette volonté que j’ai de faire évoluer les choses. Il me suffit de le regarder, de deviner son museau torturé sous les poils qui ont repoussé, et je retrouve la volonté. On est ensemble tout le temps. J’ai peur de le laisser, je crains qu’il lui arrive quelque chose. Je le sens fragile. La mort l’a épargné mais il revient de tellement loin… Il est comme un emblème de la force de la vie.

Un poème pour Icko

Voilà depuis un an j’ai posé mes valises
Dans une maison douce baignée par le soleil
Je mange, dors, rêve et puis je réalise
Que ma nouvelle vie a la saveur du miel.

Qu’aurais-je fait tout seul, que serais-je advenu,
chien perdu sans collier, sans repère, sans laisse ?
Chien que l’humain cruel soudainement délaisse
j’aurais fini ma route comme tant de clébards
rejeté à la rue par un humain barbare
derrière des barreaux, triste et détenu.

Que serais-je sans vous qui vinrent à mon secours ?
Ma profession de foi est de n’y plus penser.
Je vis donc vous disais-je et c’est pour moi nouveau
les odeurs reniflées dans tous les alentours,
mon panier, des caresses, et de bonnes pâtées
les longues siestes où tressaillent mes naseaux.

Là je fais une pause et soudain je m’épanche.
Il est bien loin le temps où je faisais la manche
pour quelque nourriture ou un simple regard,
petit chien grelottant, affamé et hagard.
Là je me suis posé, j’ai panier et gamelle
et puis vous assurer que la vie devient belle.

Même si dehors il gèle, j’ai chaud à l’intérieur
Quand je m’endors le soir j’ai plus peur de demain
Je vis avec mes maîtres ma patte entre leurs mains
Moi le petit corniaud aboyeur, intrépide
Je goûte chaque moment comme un cadeau splendide
Je déguste une vie aux lendemains rieurs.

Isabelle, maîtresse d’Icko

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